Sébastien Monod l'artiste aux talents multiples

 


Sébastien Monod est un artiste complet, comprenez qu’il se prête avec la même passion à tous les médias qu’il touche. Il suffit de lire la page Wikipédia qui lui est consacrée pour découvrir l’étendue de ses talents. Mais Sébastien est avant tout un écrivain prolifique qui manie sa plume de manière sûre et avisée, avec un style qui lui est propre et une compétence incontestable.


Culture Gay : Bonjour, Sébastien, tu sors « Coma », ton quinzième roman, aux Éditions de La Trémie, peux-tu nous en dire plus à propos de ton nouvel opus ?


À l’exception de « Nuit mauve » qui est un policier et ma mini-série « Sitcom » plus fantaisiste, bon nombre de mes romans abordent des sujets difficiles voire épineux. Dans « J’étais vivant et je ne le savais pas », il est question du parcours d’un très jeune sans abri et de l’attitude d’un autre homme face au cancer, dans « Le Chat bleu », c’est un jeune homme qui part à la recherche de son frère alors qu’il se croyait sans famille… Mais à chaque fois, le récit est traité de façon positive, c’est-à-dire en mettant en lumière les bons côtés des situations. « Coma » ne déroge pas à la règle. Il est question d’internement abusif en hôpital psychiatrique. Contrairement aux autres romans cités, tout est vrai dans « Coma », ce qui le rend encore plus terrifiant. J’y raconte l’histoire d’un homme qui, après un burn out, s’est retrouvé embarqué par la police car jugé dangereux, sa bataille pour recouvrer la liberté. Dans cet HP, il va faire des rencontres qui vont lui permettre de s’évader différemment...


Culture Gay : Ton essai sur Montgomery Clift (« L’Enfer du décor », Éditions LettMotif) a été salué par la critique, puis tu as récidivé avec « Dahovision(s) ». Pourquoi avoir choisi ces artistes aux mœurs complexes ?


C’est après coup que je me suis rendu compte que ces deux personnalités avaient des points communs. Outre leur créativité et leur talent, tous deux ont quelque chose d’autre qui les relient au-delà des années et des frontières : leur très grande sensibilité. C’est flagrant quand on se penche sur leur parcours artistique, que ce soit dans leur recherche de la perfection, dans leur aisance à capter l’air du temps et dans la manière de restituer ce qu’ils ont enregistré. Il y a aussi un flou artistique, si je puis dire, sur leur vie privée. Étienne Daho est un artiste discret qui entend vivre sa vie d’homme et sa sexualité librement, loin des carcans et des cancans. Même chose pour Montgomery Clift.


Culture Gay : Tu avais organisé plusieurs expositions de photographies et tu as publié trois ouvrages incluant tes œuvres, es-tu toujours fasciné par l’image ?

J’ai une façon particulière de fonctionner et d’écrire, très cinématographique (j’ai d’ailleurs fait des études de cinéma) : je visualise facilement les lieux mais aussi les idées, les concepts… Et surtout je perçois des choses que les regards distraits ne voient pas, comme les formes géométriques dans notre environnement (ce qui est le sujet de mon livre de photos « Mimêsis »). Les formes, les matières, les couleurs… tout cela me fascine, je l’avoue. Mon travail est de traduire au mieux, à l’écrit ou grâce à la photo, ces ressentis.



Culture Gay : Dans ton parcours artistique, outre tes très nombreux romans, nouvelles, poésies, pièces de théâtre, on retrouve un Sébastien Monod chanteur. Peux-tu nous en dire plus à propos de cette expérience ?

C’est une affaire de continuité. J’ai commencé, il y a déjà un paquet d’années, à faire du théâtre. À l’époque, c’était autant pour m’amuser, explorer un nouvel art que pour sortir de ma coquille paralysante : j’étais d’une timidité maladive. Alors, je m’étais lancé ce défi, somme toute assez violent, je m’en rends compte aujourd’hui : monter sur scène et être sous le feu des projecteurs pour dire un texte devant des spectateurs. Non seulement, je l’ai relevé mais j’ai pris goût au jeu théâtral. Cela m’a ensuite mené à la chanson, d’abord au sein de chorales, puis en prenant des cours de chant avant de m’inscrire à des ateliers ou groupes proposant des créations en vue de les jouer sur scène. J’ai ainsi participé à des comédies musicales et fait des scènes en solo. C’était en tant qu’amateur, bien sûr, mais à chaque fois dans des conditions professionnelles. J’ai mis cette activité en stand by parce que l’écriture me prend beaucoup de temps et d’énergie (c’est mon métier à part entière). Néanmoins, si un projet se présente, je me lancerai dedans les yeux fermés ! Ne plus chanter me pèse, il y a comme un manque.


Culture Gay : Quels sont tes projets artistiques ?

Je termine actuellement une histoire d’amour gay qui sera publiée à l’automne, c’est un scoop, puisque je n’en ai pas encore parlé publiquement (sourire), mais je ne sais pas encore si ce sera publié sous pseudo ou non. Et sinon, sous mon nom cette fois-ci, j’ai terminé un roman historique que je dois proposer aux comités de lecture dans les prochains mois. Je ne suis pas pressé, j’ai des livres à défendre. « Dahovision(s) » et « Coma » n’ont que quelques mois, ils n’ont pas encore rencontré toutes leurs lectrices et tous leurs lecteurs.


Culture Gay : Merci beaucoup !

Merci à toi ! Ravi du retour de Culture Gay !

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