Jesse Devereau, le secret des premières amours


Jesse Devereau revient enfin après une longue absence. L'écrivain talentueux nous offre un roman magnifique, une romance qui nous touche au cœur. Ami de longue date de Culture gay, il a accepté de nous accorder cette interview exclusive !

Culture Gay : Bonjour Jesse, "Et si c'était le premier jour ?" paraît ce samedi 1er octobre. Votre dernier roman "Les Écorchés" date de 2019. Pourquoi avoir mis tant de temps pour publier celui-ci ?

Jesse Devereau : 2020 et 2021 ont été des années très spéciales, marquées par la pandémie de Covid 19. Comme l'écriture n'est pas mon activité principale, je me suis concentré sur mon autre métier. Et puis, j'ai connu des bouleversements dans ma vie privée. Mon esprit a été accaparé par tout plein de choses de la vie de tous les jours, il n'y avait plus de place pour la littérature.

Enfin, je dois ajouter que "Les Écorchés" (Éditions Textes Gais) a moins bien marché que les précédents. Cela m'a forcé à me remettre en question. Pourtant, ce roman est celui dont je suis le plus fier. Il est plus ambitieux dans sa construction. Mais il répond moins à ce que l'on attend d'une romance, j'en suis conscient.



CG : Pour le coup, "Et si c'était le premier jour ?" répond à tous les codes de la romance !

JD : Oui, je suis revenu aux fondamentaux (sourire).


CG : Ce roman est un road-movie. On sent beaucoup de complicité entre les deux personnages masculins, on rit régulièrement au fil des pages, mais il contient aussi pas mal de gravité. Qu'est-ce qui vous a inspiré cette histoire ?

JD : La période est très difficile. Et c'est dans ces moments-là que l'on a le plus besoin de rire et de chaleur humaine. Mon roman est un condensé de notre époque, je pense. En plus du Covid, de la crise économique et des menaces liées au changement climatique, les être continuent de connaître des déceptions et des peines, ils perdent leur emploi ou leur maison, ou bien un membre de leur famille, un ami... Le cancer et le sida, même si cette maladie fait moins de ravages aujourd'hui, continuent de tuer. Mais il y en a d'autres, et des moins connues, car moins exposées du point de vue médiatique. J'ai voulu montrer que l'épanouissement de l'humain était tributaire de sa santé, mais aussi de son environnement social ou familial. Sans la santé ou sans le soutien des siens, comment faire des projets d'avenir ?



CG : Le personnage de Ciarán s'engage dans un contre-la-montre a bord de son camping-car, il avance, fait des kilomètres, pourtant en réalité il fait du surplace dans sa vie.

JD : C'est exactement ça. J'ai voulu revenir à quelque chose de simple et d'essentiel : l'amour. C'est véritablement l'amour qui va sauver Ciarán. Précisément l'homme qu'il va rencontrer, qu'il n'attendait pas ou plus. L'homme providentiel. Cet amour va lui donner la force d'affronter les obstacles auxquels il doit faire face. L'union fait la force, c'est bien connu. Et si l'amour est de la partie, c'est décuplé ! Il était primordial de montrer les difficultés rencontrées, parfois de façon brutale, pour mieux expliquer qu'il est possible de les surmonter.


CG : Si vous deviez résumer ce roman en une phrase, que diriez-vous ?

JD : Ouh là ! Une phrase, ce n'est pas beaucoup ! Je dirais : c'est l'histoire de deux hommes qui ont des choses à régler, des choses urgentes. Je ne peux en dire davantage sous peine de spoiler, même si l'intérêt du livre ne repose pas sur une révélation en particulier mais sur la manière dont se met en place une relation entre deux êtres que beaucoup de choses opposent.


CG : Ce roman comporte moins de scène de sexe que dans les précédents. Est-ce voulu ?

JD : Il y a réellement une scène de sexe et à un autre moment je dis seulement qu'ils font l'amour. Il y a aussi pas mal de moment de tendresse. J'ai voulu axer mon texte sur la richesse de l'amour qui est un mélange de moments doux et coquins et aussi de moments de découverte de l'autre. Et on se découvre par une multitude de choses, des choses parfois simples. En apparence ! Je parle beaucoup de goûts musicaux par exemple. Ce qui nous fait vibrer sur le plan musical dit beaucoup de nous.


CG : Avez-vous déjà une autre idée de roman en tête ?

JD : Non, j'ai encore la tête dans ce livre qui a été écrit cet été. Je n'ai pas envie d'en sortir trop vite. J'aime beaucoup ce que j'ai créé entre Ciarán et Rocco. C'est une belle histoire d'amour, j'espère qu'elle plaira au plus grand nombre !




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Le résumé

En prenant la route à bord de son camping-car baptisé Priscilla, Ciarán savait exactement où il se rendait, et rien ni personne ne devait bouleverser son parcours si minutieusement préparé. Se doutait-il que son beau programme allait voler en éclat en acceptant de prendre en stop ce jeune homme prénommé Rocco ? Et pas seulement son programme…

Pourtant, tout oppose les deux hommes : l’âge, le caractère, le mode de vie et le but de leur voyage. Malgré cela, des liens inattendus et forts se tisseront entre eux au fil de leur périple. Avant que le destin ne menace ce bel équilibre…

"Et si c'était le premier jour ?", le cinquième roman de Jesse Devereau, nous fait voyager entre la France et l'Italie à la manière d’un road-movie sentimental plein de surprises et d’humour.


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